Thés du Japon : un lien étroit avec la Chine
L’avènement du
thé au Japon doit beaucoup à l'Empire du Milieu. Exclusivement importé de
Chine jusqu’au VIII
e siècle, le breuvage se déguste cérémonieusement à la cour. Largement vanté pour ses propriétés médicinales, il suscite une réelle curiosité.
Il faut attendre 805 pour que deux moines bouddhistes japonais,
Saicho et Kukai, rapportent les premières semences de théier. Celles-ci sont plantées sous le soleil de l’île de
Kyūshū.
Plus tard, sous la dynastie Song, les Chinois bousculent les modes de consommation en donnant naissance au
thé en poudre. Apparaît ainsi le
thé mocha, rebaptisé
matcha lors de son importation au Pays du Soleil levant au XII
e siècle. Une voie qui n’a étrangement pas trouvé de résonance chez le peuple chinois… mais qui a définitivement conquis les Japonais !
La cérémonie du thé japonaise : une institution
Ce même thé matcha est d’ailleurs l’ingrédient central de la
cérémonie du thé au Japon (ou chanoyu). Directement inspirée par le
bouddhisme zen, elle consiste en la préparation du thé par un hôte initié selon un rituel soigneusement établi. La boisson est ensuite servie à un petit groupe d’invités privilégiés au sein d’une
maison du thé, dans un calme absolu propice à la
relaxation et à la
spiritualité.
Longtemps cantonnée aux
monastères bouddhistes, cette pratique s’est progressivement laïcisée durant les XV
e et XVI
e siècles pour s’ériger en véritable
art de vivre.
Le thé japonais : une source d’innovation
Loin de copier leurs voisins chinois, les Japonais ont su se réapproprier le
Camellia sinensis. Ils ont notamment adopté la pratique du
roulage du thé vert. Les parois des feuilles de thé sont ainsi rompues, autorisant une meilleure libération des composés lors de l’infusion.
C’est cette méthode qui est encore appliquée pour la confection du
thé vert Sencha du Japon ou du
thé d’ombre Gyokuro.